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ANI-MOT-LIRE
22 mars 2006

UTILISATION PEDAGOGIQUE

1.      Des pratiques pédagogiques adaptées à chaque stade :

Au stade présyllabique :

L’appréhension visuelle est alors globale, ce qui entraîne de nombreuses confusions entre des mots graphiquement proches (de même longueur, de même profil, commençant par la même lettre, comportant des lettres communes…). Les enfants attribuent un sens à un ensemble graphique, mais ils se livrent ensuite à une analyse visuelle des formes et des lettres et c’est à la discrimination visuelle de ces formes et de ces lettres que nous devons les aider, comme à la prise en compte de certaines notions de place, de position, d’ordre, permettant de structurer l’espace à l’intérieur des mots écrits et de commencer à découvrir le fonctionnement de l’écrit:

Par repérage de mot, parmi un ensemble de mots graphiquement proches (par exemple le nom du petit chien "Spot" à distinguer et à identifier, parmi les mots suivants: pots, tops, sport, stop, poste).
Par élimination d'intrus.
Par reconstitution d'un mot à partir de ses lettres en désordre.
Par reconnaissance de plus en plus rapide de mots connus.

Il s'agit :

- de mettre les enfants en situation d’émettre des hypothèses sur le sens d’un écrit (prénom, nom de personnages d'albums, nom d'animaux Ani-Mot-Lire)

- d’identifier des mots permettant la confirmation de ces hypothèses
- de les mémoriser

- de formuler des indices de reconnaissance de plus en plus nombreux et de plus en plus précis
- d’anticiper sur le sens de mots inconnus
- d’écrire les structures et les mots mémorisés ou repérés dans de courtes phrases connues oralement.

Au stade syllabique :


Aux indices précédents de forme, de lettres, de place, de position, d’ordre de ces formes et de ces lettres dans les mots, s’ajoute la correspondance que les enfants établissent alors entre ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent. 
Cette correspondance commence à s’établir au niveau des syllabes entendues grâce au découpage de la chaîne parlée et du code écrit, compte tenu de leur place et de leur ordre dans les mots.

On peut alors mener des activités de mise en correspondance de l’oral et de l’écrit  (association signifiant-signifié: nom écrit comportant des syllabes connues à l'écrit et objet ou animal correspondant); de structuration de l’espace et du temps à l’intérieur des mots ( repérage de  syllabes et prise en compte de leur place et de leur ordre, tant dans le mot oral que dans le mot écrit; reconstitution et écriture de mots à partir de différentes syllabes: ceci sur les prénoms, des noms de personnages, d'animaux ou d'objets…dont le signifiant oral est connu); et constituer à partir de ces mêmes mots, un système de référence dans lequel chaque enfant puisera les lettres et les syllabes dont il aura besoin en lecture comme en écriture.

Dans les prénoms :
Les syllabes orales seront frappées dans les mains, comptées, comparées, avec recherche d’analogies, de rimes, selon qu’il s’agit de la première ou de la dernière syllabe. Ce sera l’objet de jeux de devinettes : ça commence comme Raoul et on s’en sert pour jouer au tennis (raquette); ça finit comme Julie et on dort dedans (lit). On pourra aussi s’essayer à lire des mots composés de syllabes contenues dans les prénoms de plusieurs enfants : comme farine qui emprunte à Farah et à Marine ; valise à partir de Vanessa et de Lise ; ou Noël à partir de Bruno et Maël.
Les prénoms servent de système de référence.
S’ajouteront à cela, les jeux sur la première syllabe et sur les syllabes simples, que j’ai créés.

Notion de début et de fin de mot:
Les enfants seront amenés à situer les syllabes dans les mots, au début, à la fin puis au milieu.
A savoir : dans les mots écrits, ce qui est au début est à gauche (le montrer car la notion gauche-droite n’est souvent pas acquise) et ce qui est à la fin est à droite.
Dans les mots oraux, ce qui est au début est ce qui est entendu en premier et ce qui est à la fin est entendu en dernier. Ce qui n’est pas toujours évident : ce qui est entendu en dernier est parfois plus prégnant et considéré comme « premier».
Il faut donc mettre en correspondance ce qui est à gauche avec ce qui est entendu en premier, ce qui est à droite avec ce qui est entendu en dernier.

Au stade syllabico-alphabétique :

Le découpage syllabique des mots permet aux enfants de commencer à entendre des éléments qu’ils ne percevaient pas lors de l’émission entière des mots et ce qu’ils entendent en premier ce sont les phonèmes correspondant aux voyelles simples. De nombreux jeux sur les prénoms les objets et les noms d'animaux, avec voyelles manquantes, peuvent se faire à ce moment-là, obligeant les enfants à opérer le découpage syllabique des mots dont il connaissent le signifiant oral et dont ils doivent percevoir les son-voyelle pour placer la bonne lettre à la bonne place (c...m...r... pour caméra par exemple, dont le dessin associé permet de connaître oralement le mot recherché),  le jeu du corbillon, permettent de prendre conscience phonétiquement des sons les plus audibles dans les mots que sont les sons des voyelles simples.

Des jeux de voyelles manquantes peuvent être utilisés, dans les prénoms comme dans les mots pour favoriser à la fois le découpage syllabique, oral et écrit et leur mise en correspondance et pour aider à entendre les voyelles dans les mots : M_l_ss_ pour Mélissa,  J_l_e pour Julie,  R_ f_ k_ pour Rafiki,  ou S_r_b_ pour Sarabi (deux personnages du Roi Lion qui sont dessinés ou photocopiés), ou encore c_m_r_ pour caméra, dont le dessin indique de quoi il s’agit.

S’ils entendent également les phonèmes correspondant à des graphèmes complexes (« an », « on »…), les mots les contenant ne seront cependant proposés que rarement au début, en raison même de leur complexité (exception faite dans les prénoms).

Au stade alphabétique:

La correspondance graphèmes-phonèmes se fait au niveau des consonnes, d'où des activités variées de mise en correspondance des consonnes vues et entendues dans les mots et de combinaison des consonnes et des voyelles connues visuellement et auditivement tant en lecture qu'en production d'écrit. Toutes ces activités se font à partir d'écrits signifiants, dans des situations de lecture et d'écriture motivantes. Syllabes, lettres et sons constituent des indices de reconnaissance ou de vérification et permettent de donner un nom, de donner  un sens aux mots écrits. Les jeux de lecture avec consonnes manquantes dans des mots connus oralement, la remise en ordre des lettres d'un mot connu à l'oral mais non connu à l'écrit, le passage de l'écriture d'un mot à l'autre par substitution de lettres (passer de papa à pépé, puis à mémé, à mamie, à mimi, à pipi, à lili, à lolo, à loto...) en n'effaçant que les lettres nécessaires et en les remplaçant par d'autres est une gymnastique intéressante. Des jeux d'épellation phonétique des prénoms ou des noms d'animaux demandent également une attention particulère aux sons constitutifs des mots et aident les enfants à mieux entendre les sons-consonnes et à mieux combiner phonétiquement consonnes et voyelles.
Ces jeux se feront sur des syllabes simples au début (une consonne et une voyelle). Puis l'acquisition et la mémorisation des sons complexes ou digrammes (ou, on, an, ch...) se fera grâce aux lectures, à l'écriture de mots, aux jeux divers ANI-MOT-LIRE, à l'Ardoise à lire...   

Au stade de la lecture orthographique:

Les différents types de lecture développés précédemment peuvent être réinvestis, les différentes compétences également. De nombreux mots souvent rencontrés sont mémorisés sous leur forme orthographique et leur signification leur est associée.
Plus les occasions de lire et d'écrire seront nombreuses, plus le nombre de mots mémorisés sera important, plus le déchiffrage sera automatisé, plus la lecture de syllabes simples et complexes sera aisée et plus la lecture orale ou intériorisée sera facilitée et laissera ainsi la place à la recherche du sens, sous toutes ces formes.

Un travail collectif sur les phrases, les textes et les histoires sera mené comme précédemment sur les mots, parce qu'il faut aussi apprendre aux enfants à comprendre les textes de manière fine, et ne pas considéré que cela va de soi, car ce n'est souvent pas le cas et les questions posées (pourquoi? comment?) montrent bien que si nous ne les y habituons pas, eux ne se posent pas de question. Or le questionnement avant, pendant et après lecture, est le seul moyen de parvenir à entrer dans un texte, à en suivre et à en comprendre le déroulement, à dégager les éléments essentiels... à faire le point, à établir des "ponts culturels", à avoir envie d'en savoir plus...   C'est là l'objectif essentiel de l'apprentissage de la lecture, ouvrir l'esprit, ouvrir à la culture et à l'envie d'apprendre, sinon à quoi bon tant d'effort! 

A tous les stades:

Tout ce qui permet de donner du sens et d'accéder à la compréhension fine des mots, des phrases, des textes que lisent les enfants en fin d'apprentissage, peut et doit être l'objet de la même recherche du sens sur les textes de littérature enfantine, lus par l'adulte, dès le début de cet apprentissage. Parler ensemble des textes lus, "parler sur l'écrit", pour en découvrir le sens et les spécificités est important. Voir "langage oral, langage écrit".
Il s'agit de ne pas négliger: de lire quotidiennement de vraies histoires intéressantes et riches de sens:  de faire lire et écrire des mots; de jouer avec l'oral et avec l'écrit, en faisant "manipuler" les mots, les lettres et les sons (à partir d'étiquettes, de syllabes et de lettres mobiles); de permettre d'entrer dans l'écrit, en découvrant à travers des textes connus oralement (comptines, poésies, titre d'albums ou de contes) le découpage en mots, le sens des phrases selon l'ordre des mots, la syntaxe, la mise en correspondance de ce que l'on connaît de l'oral avec tout ce que l'on connaît de l'écrit...; d'inciter à se promener dans l'écrit, les phrases et les textes, en état d'éveil et de questionnement permanent (voir La promenade en lecture)
A chaque moment de l'apprentissage de la lecture correspondent des jeux et les histoires ANI-MOT-LIRE (Voir Le matériel).

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